Article

Facturation électronique obligatoire : un tournant digital pour les entreprises françaises

La facturation électronique deviendra bientôt une obligation légale pour toutes les entreprises françaises. Découvrez à travers cet article, les potentiels impacts pour votre entreprise.

4min20 novembre 2025

null

Rédigé par Xavier, mis à jour le 20 novembre 2025

Responsable Conseil Bpifrance

Table des matières

Pourquoi parle-t-on de facturation électronique ?

La facturation électronique deviendra bientôt une obligation légale pour toutes les entreprises françaises, dans le cadre d’une réforme majeure prévue pour septembre 2026. Portée par l’État, cette transition vers la dématérialisation s’inscrit pleinement dans la dynamique de transformation numérique du tissu économique français. Elle impactera profondément les processus administratifs, comptables et fiscaux, en imposant de nouveaux standards de conformité. À travers cet article, découvrez les enjeux, le calendrier et les implications concrètes de cette réforme stratégique pour vous et votre entreprise.

Pourquoi la facturation électronique devient obligatoire ?

La généralisation de la facturation électronique en France s’inscrit dans une dynamique de modernisation de l’administration fiscale et de digitalisation des échanges commerciaux. Cette réforme, qui concerne toutes les opérations B2B domestiques soumises à la TVA, vise à renforcer la transparence des flux financiers, lutter contre la fraude à la TVA, et automatiser les obligations déclaratives grâce à l’e-reporting.

Derrière cette obligation légale se cache une transformation structurelle des pratiques comptables, fiscales et organisationnelles. La facturation électronique ne se limite pas à un simple changement de format : elle modifie en profondeur les processus internes des entreprises, en accélérant les traitements, en réduisant les délais de paiement et en offrant une vision en temps réel des transactions.

Certaines exceptions sont prévues, notamment pour les opérations B2C, les échanges internationaux ou intracommunautaires, ainsi que pour les secteurs exonérés de TVA (santé, éducation, immobilier, associations, etc). Toutefois, pour la majorité des entreprises françaises, cette réforme représente une obligation incontournable à anticiper dès à présent.

Portail Public de Facturation ou Plateforme de Dématérialisation Partenaire : quels choix s’offrent à vous ?

Initialement envisagé comme solution centralisée, le Portail Public de Facturation (PPF) devait permettre à toutes les entreprises de transmettre leurs factures électroniques directement à l’administration fiscale. Ce modèle, bien que simple en apparence, a été abandonné au profit d’un écosystème ouvert et interopérable : celui des Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP).

Contrairement au PPF, les PDP sont des plateformes privées agréées par l’administration fiscale, capables de gérer l’ensemble du cycle de vie des factures électroniques : émission, réception, transmission des données de facturation (e-reporting) et suivi des statuts. Elles jouent un rôle d’intermédiaire sécurisé entre les entreprises et l’État, tout en offrant des services à forte valeur ajoutée.

Aujourd’hui, le marché des PDP est en pleine structuration : 78 plateformes sont agréées, dont 52 françaises, proposées par des éditeurs de logiciels, des cabinets de conseil ou des fournisseurs ERP.

null

Le mot du consutlant

A chaque évolution réglementaire, deux routes se présentent : à droite subir, à gauche anticiper et en profiter pour progresser.

Vous allez sûrement souhaiter aller à gauche.

Profitez-en pour vous pencher sur vos processus financiers, votre facturation — mais pas seulement. Examinez vos flux, votre volumétrie, vos risques, et surtout : qui fait quoi ?

Cartographier, c’est amorcer la compréhension. Une fois les éléments posés, partagez-les avec vos équipes pour co-construire les solutions. Rien de mieux pour cela que des groupes de travail, à inscrire dans la durée.

Suivez les recommandations de notre article et ne négligez pas la conduite du changement : elle est XXL pour l’occasion.

Xavier, Responsable Conseil Bpifrance

Calendrier de mise en œuvre : les dates clés à retenir jusqu’en 2027

La réforme de la facturation électronique s’appuie sur un calendrier de déploiement structuré, pensé pour faciliter la transition des entreprises françaises vers une conformité totale d’ici 2027. Ce phasage progressif permet d’anticiper les impacts organisationnels, d’adapter les systèmes d’information et de sécuriser les flux de données fiscales.

Les dates clés à retenir sont les suivantes :

  • Février 2025 : ouverture de l’annuaire des Plateforme de Dématérialisation Partenaires (PDP)

L’administration fiscale a initié une première phase opérationnelle en ouvrant l’annuaire des Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP) à un nombre restreint d’acteurs. Ces plateformes qui sont soumises à une procédure d’homologation rigoureuses ont été sélectionnées dans l’optique de gérer des flux de facturation électronique dans le respect des exigences techniques, fiscales et de sécurité. Cette première étape a permis de sécuriser les flux et de corriger les premiers dysfonctionnements pour fiabiliser l’écosystème avant sa généralisation.

  • Octobre 2025 : qualification du concentrateur de données (e-reporting)

Le concentrateur de données est un outil central dans le système de facturation électronique. Son rôle est de collecter, regrouper et transmettre les informations issues des factures à l’administration fiscale. À partir d’octobre 2025, il sera testé pour s’assurer qu’il fonctionne correctement avec les différentes plateformes utilisées par les entreprises (les PDP). Cette étape est importante pour garantir que toutes les données circulent de manière fluide et sécurisée entre les entreprises et l’État, et que les déclarations fiscales puissent être automatisées sans erreur.

  • Février 2026 : ouverture test d’un environnement pilote

Un environnement de test sera mis à disposition de toutes les entreprises afin de simuler les flux de facturation électronique dans des conditions proches du réel, sans impact juridique. Cette phase représente une opportunité stratégique pour sécuriser les choix de solutions techniques — notamment la sélection d’une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) compatible avec les formats réglementaires (Factur-X, UBL, CII) — et tester leur intégration avec les systèmes ERP (Enterprise Resource Planning), c’est-à-dire les logiciels de gestion utilisés en interne pour automatiser l’émission, la réception et le traitement des factures. Les ERP les plus courants incluent SAP, Oracle ERP Cloud, Divalto ou des solutions développées sur mesure.

Ce test permet également de familiariser les équipes avec les nouveaux outils, d’identifier les ajustements nécessaires dans les processus internes, et de faciliter le choix d’une PDP parmi les 80 solutions agréées à ce jour. Ces plateformes peuvent être des éditeurs de logiciels, des cabinets de conseil ou des acteurs institutionnels tels que l’Ordre des Experts-Comptables.

  • 1er septembre 2026 : obligation de réception des factures électroniques

À cette date, toutes les entreprises françaises, quelle que soit leur taille ou leur secteur, devront être en mesure de recevoir l’ensemble de leurs factures électroniques via une PDP agréée. Cette obligation marque le point de bascule réglementaire de la réforme. Elle impose d’avoir finalisé le choix de la plateforme, sécurisé les flux entrants et formé les utilisateurs aux nouveaux outils. Seules les ETI et grandes entreprises devront également être en mesure d’émettre toutes leurs factures électroniques via la PDP de leur choix.

  • 1er septembre 2027 : obligation d’émission pour les PME et micro-entreprises

Les PME bénéficieront d’un délai supplémentaire pour se conformer à l’obligation d’émission de factures électroniques. À compter de septembre 2027, elles devront être en mesure d’émettre leurs factures au format structuré via une PDP agréée. Ce délai supplémentaire accordé aux petites structures vise à tenir compte de leurs contraintes spécifiques, notamment en matière d’équipement, de ressources et d’accompagnement.

L’obligation d’émission ne signifie pas simplement « être en mesure » d’émettre : elle impose l’émission effective de toutes les factures B2B domestiques soumises à la TVA via une PDP ou le Portail Public de Facturation (PPF). Cela inclut les livraisons de biens, les prestations de services, les acomptes et certaines ventes spécifiques. Les entreprises devront donc avoir finalisé leur choix de plateforme, sécurisé leurs flux sortants, adapté leurs systèmes ERP et formé leurs équipes pour garantir la conformité dès cette échéance.

offer icon

Découvrez nos accompagnement en finance et réglementation

Accompagnez et sécurisez votre croissance via un système de pilotage financier et en conformité avec la réglementation

arrow right icon

Passer à la facturation électronique : une transformation à piloter dès aujourd’hui

Ce calendrier, bien que progressif, ne doit pas être interprété comme une invitation à attendre. Il impose dès à présent une mobilisation des parties prenantes internes et externes de l’entreprise autour de trois axes prioritaires :

  • Faire un état des lieux de la maturité de l’entreprise : cette étape comprend la cartographie des processus actuels de facturation, l’identification des écarts de conformité et des dépendances techniques. Ces dépendances peuvent être repérées en analysant les outils, systèmes et flux déjà en place (ERP, logiciels comptables, interfaces de transmission), afin de déterminer quels composants devront être adaptés, remplacés ou interconnectés avec la future Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP).

  • Choisir la solution PDP adaptée à son entreprise : cette étape suggère conserver votre plateforme si elle est conforme ou bien de sélectionner une plateforme adaptée à la taille de son entreprise, de son environnement ERP et de ses ambitions en matière d’automatisation.

  • Assurer la conduite du changement : pour assurer l’adoption des changements apportés, l’entreprise devra passer par une étape de planification des actions de formation, d’accompagnement et de communication pour garantir l’adhésion des équipes et une fluidité de transition.

Vous l’aurez compris, les entreprises qui anticipent dès aujourd’hui cette réforme pourront non seulement éviter les risques de non-conformité (sanctions, pénalités, ruptures de flux), mais aussi transformer cette obligation réglementaire en avantage compétitif, en optimisant leurs processus de gestion, en renforçant leur traçabilité financière et en accélérant leur transformation digitale.

Une réforme à anticiper comme un levier de performance

La réforme de la facturation électronique obligatoire ne doit pas être abordée comme une simple contrainte réglementaire. Elle constitue une opportunité majeure de transformation digitale pour les entreprises françaises, en leur permettant de moderniser leurs processus de gestion, d’améliorer leur efficacité opérationnelle et de renforcer leur conformité fiscale.

Toutefois, cette transition vers l’e-invoicing ne saurait être improvisée. Elle exige une anticipation rigoureuse, un état des lieux structuré des systèmes existants, et un accompagnement sur-mesure pour intégrer les exigences techniques, réglementaires et organisationnelles. Le choix d’une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) adaptée, la compatibilité avec les ERP, et la maîtrise du format Factur-X sont autant de facteurs clés de succès. Des organismes spécialisés accompagnent les entreprises dans leur transition vers la facturation électronique. Parmi eux, Bpifrance Conseil propose des missions de conseil sur mesure, centrées sur la transformation du système d’information et la digitalisation des processus, afin d’aider chaque entreprise à relever ces nouveaux enjeux réglementaires et technologiques.

summary icon Ce qu'il faut retenir

  • À partir de septembre 2026, toutes les entreprises seront tenues de se conformer à la réception des factures électroniques.
  • Cela concerne toutes les transactions B2B en France soumises à la TVA.
  • L’objectif est de rendre les flux financiers plus transparents, de lutter contre la fraude à la TVA et de faciliter les déclarations grâce à l’e-reporting.
  • Les Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP) ne sont pas privilégiées dans cette transformation pour gérer tout le cycle des factures électroniques, mais incontournables
  • La réforme se déploie en plusieurs étapes jusqu’en 2027 pour faciliter la mise en conformité totale des entreprises, qu’importe leur taille
bpi logo

Décidé à avancer avec nous ?


Échangez avec Bpifrance Conseil

check iconUn accompagnement sur-mesure

check iconIdentification des enjeux et opportunités

check iconEtat des lieux, recommandations, plan d'action

Contactez notre équipe

Partager l'article

Des questions sur nos missions conseil ?

Prenez contact avec notre équipe

La norme EN 16931 est une norme européenne qui définit les données minimales à inclure dans une facture électronique pour qu’elle soit conforme sur les plans fiscal et comptable. Elle garantit que les factures soient lisibles par les systèmes informatiques et interopérables entre les différents outils. C’est pourquoi seuls les formats Factur-X, UBL et CII, qui respectent cette norme, sont autorisés dans le cadre de la réforme de la facturation électronique : UBL (Universal Business Language) qui est un format XML standardisé, largement utilisé dans les échanges B2B. CII (Cross Industry Invoice) qui est un format développé par l’ONU (UN/CEFACT), très structuré et adapté aux besoins complexes. Factur-X qui se veut un format hybride combinant PDF et XML, plus accessible pour les PME et TPE. Tous trois sont conformes à la norme EN 16931, mais Factur-X est souvent privilégié pour sa lisibilité et sa compatibilité avec les outils existants

Durant la phase transitoire (jusqu’au 1er septembre 2027), les entreprises peuvent continuer à utiliser des formats traditionnels (papier ou PDF simple), mais doivent progressivement migrer vers les formats électroniques reconnus. Il est recommandé de lettre en place des outils compatibles avec les Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP), de former les équipes à la lecture et à l’émission des formats UBL, CII ou Factur-X et d'anticiper les changements pour éviter les rejets de factures

Certaines opérations resteront exemptées de la facturation électronique telles que les transactions B2C (entreprises vers particuliers), les opérations exonérées de TVA (santé, enseignement, immobilier, assurance, banque, associations à but non lucratif) et les transactions intracommunautaires ou internationales

Les mentions obligatoires devront inclure : le numéro de facture, la date d’émission, l'identité complète de l’émetteur et du destinataire, le numéro de TVA intracommunautaire, la désignation des biens ou services, quantités, prix unitaires, le montant HT, taux et montant de TVA, montant TTC, les conditions de paiement, les pénalités de retard et le mode de paiement accepté.

Les risques incluent le rejet de la facture par les plateformes ou les clients, les sanctions fiscales en cas de non-conformité, les retards de paiement dus à des erreurs ou à des formats non reconnus, les perte de traçabilité et de preuve légale en cas de contrôle

Bpifrance Conseil est à votre disposition pour répondre à toutes vos questions et vous proposer un accompagnement sur mesure via nos missions de conseil, adaptées à votre secteur, votre taille d’entreprise et votre niveau de maturité numérique.